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MAMANS, Les Quinconces & L'espal, 2025
Du 4 avril au 20 juin 2025
Performeuse : Rebecca Guillet
Lettrage : Marie Mam Sai
Commissaires : Raphaël Brunel
Crédits Photo : Salim Santalucia
Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur le sujet, le projet MAMANS initié par Carla Adra consiste en une redéfinition profonde et radicale. Ensemble, des duos mères-filles ont rhabillé le terme « maman » au plus près de leurs expériences personnelles pour mieux déjouer les stéréotypes. Véritable cheval de Troie dissimulant son ambition politique sous un déguisement, MAMANS ne promeut pas la maternité, mais explore notre relation à la mère et ce qu’elle nous transmet au sein d’une société patriarcale. MAMANS installe son showroom au Mans et vous invite à venir découvrir les témoignages édifiants de ses utilisatrices.
Commençons par une évidence : nous avons toustes une mère. J’ai une mère, ma mère a une mère, la mère de ma mère avait une mère et ainsi jusqu’à la nuit des temps. On m’a récemment expliqué que les microchimères sont des cellules qui s’échangent de manière bidirectionnelle pendant la grossesse entre une mère et son fœtus – elles peuvent également révéler le matériau génétique d’une grand-mère, d’une jumelle ou d’un jumeau. Nous pensions avoir un ADN pur et unique, nous voilà avec de l’autre en nous. Le corps fonctionne en somme comme un hôte.
Mais tout n’est pas affaire de biologie. On peut être mère sans avoir porté d’enfant et les prérogatives, injonctions et manières d’être associées à la figure maternelle relève d’une construction culturelle et sociale qui, en partie, a évolué au fil du temps. Peut-être, faudrait-il davantage l’envisager comme un corps physique et symbolique qui concentre un puissant et complexe réseau de liens, de relations, d’affects, de contradictions et de (in)capacités d’agir.
Je m’arrêterai là pour les généralités, il y a beaucoup à dire et mon propos se trouve ailleurs. Laissez-moi en effet vous introduire à une révolution. Il y aura un avant et un après. Elle a été initiée par l’artiste Carla Adra et s’appelle MAMANS.
Ce terme doit vous paraître familier. Peut-être le trouvez-vous : réconfortant ? cruel ? vivant ? conservateur ? Oubliez tout ce que vous pensiez savoir, MAMANS est une redéfinition profonde et radicale, une réinscription sémantique et lexicale. Si le mot n’est qu’un contenant, à nous – à vous ! – de l’investir en inventant de nouvelles significations. C’est un vêtement, un déguisement, une nouvelle peau que l’on endosse et qui nous transforme. Ensemble, des duos mères-filles, dont l’artiste et sa mère, ont rhabillé le terme « maman », lui ont refait un vestiaire au plus près de leur réalité et de leurs expériences personnelles pour mieux déjouer les stéréotypes.
MAMANS ne vise pas à promouvoir la maternité, mais à explorer le rôle des mères et ce qu’elles nous transmettent au sein d’une société patriarcale. MAMANS est un subterfuge, un écran de fumée, un cheval de Troie. Une opération de renversement politique au design élégant et miroitant.
N’hésitez pas, venez découvrir le showroom MAMANS au Mans et les témoignages édifiants de ses utilisatrices !
L’atelier MAMANS a été mené au Mans par Carla Adra, Marie-Laurence Larrauri et Oxanna Bertrand avec les duos mères-filles Awa et Ayana Yombounaud, Amélie et Aurore Belliard, Agnès et Nicole Bertin, Pauline et Adèle Boudin. Design graphique : Marie-Mam Sai Bellier et Sam Evers.
Carla Adra développe un travail artistique qui, selon les projets, prend la forme de performances, de vidéos, de sculptures ou d’installations. Les récits de soi et l’expérience de la réciprocité sont au cœur de sa pratique. À travers des expériences performatives collectives, elle organise des moments de rencontres, dans lesquels elle laisse sa voix à l’autre et tente de rendre audible une parole souvent disqualifiée dans la sphère domestique, urbaine ou institutionnelle. Intéressée par la psychanalyse, l’anthropologie et les pédagogies alternatives, elle propose des espaces-temps de partage et de mise en commun : conversations, duels et ateliers participatifs s’organisent selon des protocoles précis. Dans l’espace public ou au sein de structures, elle collecte des paroles en échange d’une histoire vécue, elle propose de déplacer le point d’énonciation, d’endosser un récit personnel comme on se revêt du vêtement de l’autre, faisant résonner des témoignages individuels avec des expériences partagées.
Raphaël Brunel









































