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La famille du Bureau des Pleurs, 2022
LE GRAND DÉSENVOÛTEMENT CHAPITRE 1, Palais de Tokyo, Paris
Du 9 au 18 décembre 2022
Performance, 52 histoires, 4h32,
tablettes numériques, écouteurs,
costumes : manteaux upcyclés, peinture blanche, pulls cols roulés noirs, pantalons noirs, chaussures noires
Assistante : Rebecca Guillet
Performeuses : Carla Adra, Valentine Atlan, Lucie Cecchi, Lisa Cesaro, Astrid Gallo, Caroline de Touchet
Casting : Anne Barbier
Costumière : Céline Larrauri
Graphiste : Inès Fontaine
The family of the Office of Tears, 2022
LE GRAND DÉSENVOÛTEMENT CHAPITRE 1, Palais de Tokyo, Paris
December 9th to 18th 2022
Performance, 52 stories, 4h32,
digital tablets, earphones,
costumes : upcycled coats, white paint, black turtleneck jumpers, black trousers, black shoes
Director’s assistant : Rebecca Guillet
Performers : Carla Adra, Valentine Atlan, Lucie Cecchi, Lisa Cesaro, Astrid Gallo, Caroline de Touchet
Casting : Anne Barbier
Costume : Céline Larrauri
Graphic design : Inès Fontaine
FR
Les récits de soi et l’expérience de la réciprocité sont au cœur de la pratique de Carla Adra. Dans l’espace public ou au sein de structures spécifiques, elle recueille des paroles en échange d’une histoire, déplaçant les points d’énonciation, endossant des récits personnels comme on revêt le vêtement de l’autre, faisant résonner des mots intimes avec des expériences communes. En 2019 elle réalise le Bureau des Pleurs, une collecte de 267 histoires enregistrées dans la rue et rapportées par l’artiste à travers une mosaïque de vidéos.
Pour le Grand désenvoûtement, Carla Adra étend cette pratique au Palais de Tokyo en ménageant pendant plusieurs semaines un espace de parole dans les bureaux de l’établissement. Des salarié·es, des prestataires extérieur·es, des stagiaires et des médiateur·rices, en poste ou ayant travaillé dans le centre d’art, ont été invité·es à la rencontrer et à écouter le récit d’une expérience vécue dans l’institution. Sur le principe d’association d’idées, ces volontaires lui ont confié en retour le souvenir d’une situation d’injustice expérimentée dans la sphère professionnelle ou privée. Dans l’exposition, l’artiste et des comédiennes prêtent leur voix à la cinquantaine de récits anonymes qu’elles écoutent et partagent simultanément. Isolement, perte de sens, manque de reconnaissance, harcèlement, sentiment d’infériorité et stratégie de survie sont autant d’expériences que La famille du Bureau de Pleurs remet en circulation à l’intérieur du centre d’art, révélant des humeurs et des maux invisibles qui le traversent et l’habitent.
EN
Life stories and the experience of reciprocity are at the heart of Carla Adra’s practice. In public space or within specific structures, she records words in exchange for stories, shifting the coordinates of enunciation, slipping on personal narratives like borrowed clothes, and placing intimate accounts in resonance with shared experiences. In 2019, she created the Bureau des Pleurs, a collection of 267 stories recorded in the street and transformed into a video mosaic.
For Le Grand désenvoûtement [Spiritual Healing], Carla Adra transposes her practice to the Palais de Tokyo by creating a space dedicated to spoken exchanges within the art centre’s offices. Employees, suppliers, interns and guides currently or previously employed by the Palais have been invited to meet with the artist and to listen to a story of an experience from within the institution. In exchange, following a principle of free association, volunteers confided in her a memory of an injustice they have experienced in the professional or private sphere. In the exhibition, the artist and a group of actors give voice to fifty of the anonymous stories that they listen to and share simultaneously. Isolation, loss of meaning, lack of recognition, bullying, inferiority complexes and survival strategies are just some of the experiences that La famille du Bureau des Pleurs puts back into circulation within the art centre, revealing the affects and invisible ills that underpin and inhabit it.