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Opaque à l’extérieur, transparente à l’intérieur, Paroles chaudes, 2022

Film, 1h30

Commissariat : Marc Bembekoff
Production : La Galerie, Centre d’Art Contemporain de Noisy-le-Sec
Crédits photo : Aurélien Mole

“Dans le théâtre institutionnel du Centre Administratif de la Mairie de Noisy-le-Sec, on écoute les voix d’Aude, Awad, Carla, Farah, Florence, Nessim, Nathanaëlle, Simina, Yacine. L’architecture depuis laquelle ils et elles nous parlent est conçue de grandes fenêtres teintées de noir. Opaque de l’extérieur. Transparente de l’intérieur. Ils et elles observent l’autre, voient sans être vu·e·s. Pivotant sur leurs chaises de l’autre côté du bureau – celui depuis lequel des formes de pouvoir dominent – ils et elles rencontrent des corps inconnus, fonctionnaires de la ville. Les rôles s’inversent, créant une confusion dans le spectre social traditionnel des activités et des relations, initialement régies par la fonction bureaucratique du bâtiment. Une rencontre libre, vivante et non idéalisée crée un trouble dans le langage administré par un formulaire, une tentative de fixer des identités sur des feuilles en-têtées. Jouant avec des protocoles de l’ordinaire, ils et elles performent leurs identités afin de saisir ce qui chez l’autre pourrait-être l’écho d’eux·elles-mêmes : chacun·e se change en échangeant.”

Liza Maignan


FR

Intitulée « Paroles chaudes », cette exposition rend compte des recherches que Carla Adra a menées pendant sa résidence à La Galerie, nourries par une collaboration étroite avec un groupe de jeunes adultes et d’encadrantes de l’Institut Médico-Éducatif Henri Wallon, ainsi que des membres de l’équipe du centre d’art. À partir d’échanges intimes et d’écriture de récits de soi, elle a réalisé avec ces personnes des « capes mentales » en velours à l’image de chacun·e d’eux·elles. En endossant ces capes de protection, comme s’il s’agissait d’une seconde peau à enfiler pour se donner confiance, Carla Adra et le groupe ont travaillé sur une manière de restituer leurs expériences et de raconter ce qu’ils·elles peuvent ressentir. Pendant une semaine, ils·elles ont investi un bureau du Centre Administratif de la Mairie de Noisy-le-Sec et ont interagi avec les agent·e·s du bâtiment, développant ainsi une expérience humaine et solidaire dans un lieu de pouvoir et de décisions administratives.

Tel un journal intime, relatant l’expérience du projet et ses interactions, Carla Adra déploie dans les sous-sols de La Galerie un ensemble de pans de tissu sur lesquels elle a pyrogravé ses mots et transféré des images. Les pages de ce livre ouvert constituent les murs d’un espace refuge, une enveloppe protectrice gravée de souvenirs. En complément, des sculptures intimistes prenant la forme de miroirs perforés — entre discours intérieur, formes souterraines et reflet de soi — épousent l’architecture du bâtiment, nous invitant à entrer dans la peau de l’autre.

EN

Titled “Paroles chaudes”, this exhibition reflects the research Carla Adra carried out during her residency at La Galerie, fuelled by a close collaboration with a group of young adults and their supervisors from the Institut Médico-Éducatif Henri Wallon, and members of the art centre’s team. Based on personal exchanges and writing self-narratives, she created “mental capes” from velvet, in the image of each of them. Putting on these protective capes, as if they were a second skin, gives them confidence: Carla Adra and the group worked on a way of recounting their experiences and what they might be feeling. During one week, they took over an office in the Administrative Centre of the City of Noisy-le-Sec, interreacting with the staff, developing a humanistic and collective experience in a place of power and administrative decisions.

Like a diary, relating the experience of the project and the connections made, in La Galerie’s basement, Carla Adra presents a group of fabric strips on which she has used pokerwork to write her words and transferred images. The pages of the open book form the wall, of a refuge, a protective envelope, engraved with memories. In addition, intimate sculptures take the form of perforated mirrors – between internal monologue, subterranean forms and self-reflections – embracing the building’s architecture and inviting us to enter the skin of the other.

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