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Sauge, 2023
à Passages, Centre d'Art Contemporain, Troyes, du 5 mai au 9 septembre 2023
avec Jean-Pierre Dolveck, Jimmie Durham, General Idea, Irina Lotarevich, Aapo Nikkanen, Mira Schor, Franz West
Commissaire : Maëla Bescond
Crédits photographiques : Laura Lémery
Performance Aire, les samedis 20 mai 2023 à 16h et 3 juin 2023 à 20h
5 performeurs·ses, 15 min
Sauge rassemble quinze oeuvres dans l’espace du centre d’art marqué par les caractéristiques domestiques d’une maison de maître de la fin du XIXème siècle.
D’abord La maison de maître bonnetiers (commerçants de bas et de bonnets caractéristique de la région), elle héberge l’école municipale des beaux-arts en 1973 avant d’accueillir le centre d’art en 2000. En partant de cet espace incarné, chargé d’une mémoire riche et ayant vécu plusieurs vies, le propos a glissé vers une analogie, celle de la maison comme une vieille dame, dont nous devrions continuer à prendre soin.
Sauge ouvre un nouveau chapitre qui lie le lieu à son public, au travers d’oeuvres issues de la production de huit artistes qui convoquent tour à tour le rituel, l’intimité, l’émotion, l’émancipation, l’énergie, ou des formes de langages particulières. Dans plusieurs traditions spirituelles (notamment chez les chamanes celtiques ou américains), la sauge séchée, fagotée en petits bâtons puis brûlée permet d’apporter de la clarté et de la sagesse aux espaces investis.
C’est dans cet élan chargé d’énergies nouvelles que s’inscrit cette exposition, où des figures majeures de l’histoire de l’art récente (Jimmie Durham, General Idea, Mira Schor, Franz West) côtoient des artistes actuel.le.s plus jeunes (Carla Adra, Irina Lotarevich, Aapo Nikkanen), ou plus confidentiel (Jean-Pierre Dolveck).
Première exposition collective menée par la nouvelle directrice Maëla Bescond. Sauge ouvre un nouveau chapitre qui lie le lieu à son public.
La performance
Pendant 5 semaines de résidence, Carla Adra et le Centre d’art produisent une œuvre vidéo et sonore à partir du reeanactment de la performance, Aire, en lien avec les Lettres sans retour exposées dans la grande salle du Centre d’art.
Cette résidence se déroule en 4 phases.
A l’origine de Aire, une marche méditative pratiquée par Carla Adra dans un temple bouddhiste.
Les cinq joueur·ses de parquet réveillent le sol en le faisant chanter. Les grincements, signes d’usures et de détériorations, sont transformés en différentes notes de musique, jouées par les mouvements corporels des performeur·ses. Tels des percussionnistes, iels sont comme des musiciens où l’instrument joué est le sol qu’ils ont en commun. L’oreille collée contre le sol, iels sont en position d’écoute. Debout, les pieds ancrés et animés, iels se parlent, s’expriment les un·es avec les autres. L’espace intérieur de l’architecture en est la caisse de résonance de ce nouvel instrument. Tout comme les 10 sculptures Lettres sans retour qui sont dissimulées dans le parquet, les performeurs·ses entrent en conversation à travers le sol de l’espace. À la limite de la sculpture, cette performance s’inspire du mouvement minimaliste américain des années 60/70 et notamment à l’œuvre de Carl Andre ou encore de Robert Morris, The sound of the bow of its own making (1961).
Cette pratique a été développée par Carla Adra pendant sa scolarité à l’ESAD de Reims, au sein d’un atelier hebdomadaire qu’elle menait à l’adresse des autres étudiants en art et design, dans le but de transmettre la performance, de créer un climat de confiance, d’écoute et de parole entre étudiants, pour aller à l’encontre d’un l’individualisme croissant et de l’ambiance compétitive stagnante